Quelles vont être les conséquences du Brexit sur l’économie et la finance française ? Cette question évolue constamment en fonction de l’actualité. L’ampleur et la forme plus larges de l’impact du vote ne seront pas claires avant un certain temps. En effet, la Grande-Bretagne et l’UE sont parvenues à un accord. Cependant, il y a très peu d’idées sur la forme des futures relations. Bien sûr, pour la Grande-Bretagne, les conséquences économiques sont naturellement plus graves. Mais pour les autres États membres de l’UE, elles pourraient également être lourdes, quel que soit le résultat.
Brexit : où en sommes-nous ?
À la suite du référendum du 23 juin 2016, le Brexit a été validé par le gouvernement britannique : le Royaume-Uni devrait quitter l’Union européenne mars 2019 après un long processus de négociations avec les 27 autres membres de l’UE. Deux scénarios semblent émerger : un « Brexit dur » et un « Brexit doux ». En ce qui concerne le « Brexit dur », les restrictions économiques imposées peuvent mettre fin à l’entrée du Royaume-Uni dans le marché unique de l’UE. Dans ce cas, des accords commerciaux devront être conclus entre le Royaume-Uni et chaque pays membre de l’UE, impliquant plus que probablement un retour des droits de douane et des contrôles commerciaux. Par conséquent, une économie française déstabilisée aurait des répercussions sur l’activité bancaire et l’investissement à la France. Ensuite, si le marché unique prend fin, le Royaume-Uni perdrait le « passeport financier européen » qui permet aujourd’hui aux institutions financières britanniques de vendre leurs produits financiers dans toute l’Union européenne. Pour le « Brexit doux », l’objectif est de maintenir les conditions d’entrée dans le marché unique de l’UE et la libre circulation des personnes. Quels seront les impacts et les défis que ces deux options pourraient avoir sur le secteur bancaire ?
Ne manquez pas l’interview de julien vautel, qui met l’accent sur l’impact du Brexit sur l’économie française.
Brexit dur
Aujourd’hui, l’incertitude économique apportée par le Brexit est devenue un problème pour le secteur bancaire français. Londres étant classé parmi les principaux partenaires commerciaux de Paris, il est important d’éviter les falaises qui résultent d’un Brexit sans accord. Un récent rapport sur l’impact économique possible du Brexit sur les pays européens prévoit que la France perdra 140 000 emplois, contre 526 830 au Royaume-Uni. Dans le cadre de ses missions, le gouvernement suit de près deux principaux types de risques liés à la perspective du Brexit : celui qui pourra menacer la stabilité de la finance et celui qui pourra porter atteinte à la protection des clients. Cependant, étant donné que la chambre de compensation britannique monopolise en fait l’industrie, la compensation des dérivées de taux d’intérêt mérite toujours une attention particulière. Les clients ayant souscrit des contrats avec des entreprises britanniques notamment dans le secteur de l’assurance doivent être le principal centre d’attention.
Brexit doux
Bien que cela ait encore un impact sur toutes les économies, l’effet serait considérablement atténué, a conclu M. julien vautel. Si les deux parties parviennent à un accord, il perdrait probablement 139 860 emplois, tandis que la France perdrait 34 500 postes. Une compagnie d’assurance avait prédit dans un rapport de mai que l’impact économique du Brexit pourrait entraîner une baisse des exportations françaises. L’analyse fournit le pire des cas, une baisse de 2,9 milliards d’euros à court terme. Pour calculer l’impact, les chercheurs ont défini « partir avec un accord » comme une situation où le Royaume-Uni quitte l’UE, mais maintient les avantages commerciaux du marché intérieur ou de l’Union douanière européenne.
Brexit : enjeux et impacts
Compte tenu des liens économiques, sociaux et politiques entre le Royaume-Uni et la France, cette dernière était la première à tirer la sonnette d’alarme. Il y a encore beaucoup d’incertitude quant aux effets économiques du Brexit, non seulement sur le Royaume-Uni, mais aussi sur les pays voisins comme la France. Le rapport indique qu’une sortie du Royaume-Uni (Brexit) constituerait un choc négatif majeur pour l’économie britannique, mais les entreprises françaises doivent se préparer à agir. Le Brexit aura un impact non seulement sur leurs clients et concurrents, mais aussi sur leurs fournisseurs et leurs chaînes d’approvisionnement. Les petites et moyennes entreprises seront particulièrement vulnérables. En effet, les Britanniques aiment manger « à la française », et selon un communiqué de l’Association nationale des industries alimentaires, ce sont le vin et les produits laitiers qui seront les plus concernés. Les conséquences se feraient sentir bien au-delà de l’industrie agricole. L’économie française sera également affectée dans des secteurs comme l’agroalimentaire, le plastique, l’Auvergne abrite le manufacturier de pneumatiques Michelin - et l’industrie des véhicules de transport. De plus, il y a le spectre d’un éventuel retour aux tarifs d’importation après le Brexit. La baisse de valeur de la livre sterling suite au vote du Brexit signifie que les acheteurs britanniques devront dépenser plus pour acheter les mêmes marchandises, ce qui pourrait diminuer le zèle des entreprises britanniques qui importent en outre-Manche.