Suite à une expérience traumatisante ou à une période de problèmes psychiques, un individu peut souffrir d’un trouble de dépersonnalisation ou déréalisation. Celui-ci peut avoir la même fréquence chez les femmes et chez les hommes. Il débute souvent avant la puberté. Seuls 5 % des cas peuvent commencer après vingt-cinq ans et il se déclenche rarement après quarante ans. Il est important de connaître les causes et les traitements de ce trouble.
Zoom sur le trouble de dépersonnalisation/déréalisation
En général, le trouble de déréalisation/dépersonnalisation peut se caractériser par une sensation de détachement de ses propres processus psychiques et par un sentiment de détachement de son monde extérieur. La plupart du temps, celui-ci apparaît suite à une période d’angoisse ou de contrariété, ou après une péripétie traumatique. En fait, il est question d’un mécanisme de défense ou d’une structure de fonctionnement que le cerveau met en place pour se protéger contre un trouble anxieux excessif.
Pour un temps limité, celui-ci est déconnecté lorsqu’il ne parvient pas à gérer le problème rencontré. Ce dernier peut être prolongé au-delà du fait déclencheur puisque le cerveau demande un rétablissement de son équilibre régulier. Il est possible que les patients continuent à souffrir d’un trouble anxieux qui est susceptible de freiner le rétablissement. Parfois, la dépersonnalisation et la déréalisation font partie des symptômes de l’anxiété. La diminution du niveau d’anxiété peut donc contribuer à apaiser ce trouble.
Les causes de la déréalisation/dépersonnalisation
Le trouble de déréalisation/dépersonnalisation apparaît généralement chez des individus ayant vécu une expérience traumatisante. Il peut être déclenché par une vive contrariété, une maltraitance physique ou un trouble affectif pendant l’enfance. Par ailleurs, les symptômes de ce trouble peuvent être provoqués par des problèmes psychiques sévères, une anxiété généralisée, une dépression ou une neurasthénie.
Des évènements traumatiques sont souvent à l’origine d’une dépersonnalisation et déréalisation. Ils peuvent avoir rapport à un abus physique ou sexuel, un grave accident ou à une crise d’angoisse. Une expérience traumatisante peut engendrer un niveau de stress élevé. Après, les symptômes du trouble peuvent persister et se prolonger, car le cerveau provoque une sensation de détachement temporaire pour rétablir l’équilibre stable. Néanmoins, il est difficile de déterminer précisément un événement particulier ou une expérience spécifique qui aurait signalé le début du trouble de dépersonnalisation/déréalisation. Cependant, il est possible que celui-ci ait commencé à s’enraciner après une période particulièrement pénible sur le plan physique et émotionnel.
Une anxiété ou contrariété de fond qui persiste depuis des années peut également causer ce trouble. Le cerveau qui s’immerge dans des troubles psychiques depuis longtemps provoque une déconnexion momentanée pour se prémunir d’une profonde lassitude ou d’un épuisement total.
Symptômes du trouble de déréalisation/dépersonnalisation
Les symptômes d’une dépersonnalisation/déréalisation commencent soudainement et progressent au fil du temps. Ils peuvent persister seulement quelques semaines, quelques mois ou pendant des années. Généralement, leur intensité n’est pas constante. Cependant, elle peut être invariable après des années, lorsque le trouble devient plus grave.
Pour les signes de dépersonnalisation, ils impliquent une sensation de détachement de la réalité. Le patient a l’impression d’être dans un monde imaginaire ou de plonger dans un néant. Il a un sentiment d’étrangeté par rapport à l’environnement et le monde extérieur, il éprouve une sensation de perte de contact avec le réel.
Ces symptômes de dépersonnalisation impliquent également un sentiment de détachement des processus mentaux. Le malade aura l’impression de ne plus se reconnaître lui-même. Il se sent détaché de ses sensations, ses sentiments, son esprit et son propre corps. Il n’a plus la maîtrise de soi. Il se sent comme un zombi ou un automate, sans volonté.
Ces symptômes peuvent être intolérables et induire une forte impression de gêne. Par ailleurs, l’anxiété et le trouble dépressif sont fréquents. Certains patients craignent que ces signes soient causés par des lésions cérébrales irrémédiables. Le manque de sommeil, le trouble psychique, le trouble anxieux et le trouble dépressif sévère peuvent accentuer ces symptômes et augmenter leur intensité. En outre, ils peuvent être intermittents, c’est-à-dire se reproduire de manière persistante et continue ou réapparaître lors d’un événement récurrent.
Lorsque les patients ne sont pas capables de décrire leurs symptômes, ils finissent par croire qu’ils ont perdu la raison. Il convient alors de consulter un spécialiste pour qu’il puisse observer et reconnaître les problèmes. Celui-ci est aussi en mesure d’effectuer un diagnostic fiable.
Le diagnostic du trouble de dépersonnalisation/déréalisation
Pour proposer des traitements adaptés, un spécialiste doit commencer par diagnostiquer le trouble en question. Il intervient pour le détecter en se basant sur les symptômes. Les patients ont vécu des épisodes de déréalisation/personnalisation qui réapparaissent ou persistent longtemps. Ils sont conscients que le problème n’est pas réel. Ils sont très stressés par ces symptômes et cela provoque une sensation de gêne intolérable.
Le spécialiste procède à des examens cliniques ou des tests pour exclure certains causes ou troubles possibles pouvant correspondre aux symptômes, particulièrement les troubles convulsifs et les troubles psychiques chroniques. Il fait ensuite des analyses d’urine et de sang afin de déceler la présence de drogues.
En outre, les tests ou examens effectués peuvent comporter une électroencéphalographie. Cette dernière désigne une sorte de procédé permettant d’enregistrer l’activité électrique du principal organe du système nerveux à l’aide des électrodes placées à la surface du crâne. Les tests peuvent comprendre également une tomodensitométrie ou scanographie. Parfois, le médecin utilise une imagerie par résonance magnétique pour faire le diagnostic. Il peut aussi effectuer des examens psychologiques et demander aux patients de répondre à un questionnaire pour établir un diagnostic suffisant.
Comment soigner le trouble de déréalisation/dépersonnalisation ?
Après avoir reconnu le trouble de dépersonnalisation/déréalisation, le spécialiste recommande souvent la thérapie comportementale pour le traiter. La plupart du temps, celui-ci disparaît sans traitement. Le médecin traite uniquement un patient si son trouble réapparaît, persiste ou s’il engendre une sensation pénible.
Le traitement cognitif comportemental et la psychothérapie psychodynamique font partie des traitements efficaces. Le trouble de déréalisation/dépersonnalisation peut s’associer ou se déclencher par des troubles anxieux ou dépressifs qui demandent des traitements. Il est possible que le spécialiste s’occupe des sources de troubles psychiques ayant causé les symptômes ou qui participent au développement du trouble.
Parmi les procédés utiles, les méthodes psychodynamiques s’utilisent pour aider les patients à faire l’analyse des expériences traumatisantes, des émotions négatives ainsi que des conflits intolérables. Le médecin se sert aussi d’une technique de conscience de l’ici-maintenant pour aider un individu à se sentir connecté à lui-même et au monde extérieur. Ce procédé est relativement efficace pour rétablir sa connexion au réel, car il permet de débarrasser le patient du sentiment d’étrangeté par rapport à l’environnement.
Les méthodes comportementales peuvent également permettre au patient de concentrer toute son attention à des activités pouvant l’éloigner de la dépersonnalisation. Quant aux méthodes cognitives, elles ont une efficacité prouvée pour aider un individu à supprimer les pensées obsessionnelles relatives au sentiment d’irréalité. L’étiquetage, le suivi de l’affect et de la dissociation sont utiles pour apprendre à un patient à identifier et reconnaître les sensations de détachement.
Il existe également divers médicaments employés pour traiter ce trouble, mais leur efficacité n’est pas encore prouvée. Certains spécialistes recommandent les antidépresseurs et les médicaments contre le trouble d’anxiété afin d’apaiser l’angoisse et le trouble dépressif. Ces médicaments peuvent entraîner la diminution du niveau de trouble d’anxiété et participer à l’apaisement du trouble de dépersonnalisation/déréalisation.